[message numéro XIII]
*Aymar devait se changer les idées… Il venait de décuité. La veille, il avait tenté d’oublier l’horreur qu’il avait commis à la cure en s’envoyant quelque bouteille de niôle, seul dans la forêt des châtaigniers.
Il avait rapidement juré de ne plus jamais boire plus d’un verre. C’était en partie à cause de la nouvelle loi, sur le 0.5/1000 en charrette. En réalité, cet argument n’était pas très convainquant, puisqu’il n’avait jamais eu de charrette.
Il voulait surtout ne pas boire plus d’un verre pour ne pas refaire une erreur dans le style, brûler la nouvelle cure.
Déprimé, Aymar marcher en traînant les bottes sur le chemin d’Euloz. Il devait s’exilé de la société quelques temps, pour se changer les idées, avant de se mettre en quête du nouveau curé…
Après avoir vu le bras de son vieil ami carbonisé – par sa faute, se rappela-t-il en versant une larme – il doutait de condamné à nouveau quelqu’un au bûcher un jour. Il avait envie de vomir. Tout se qui le passionnait jadis, le dégoûtait à présent. Il ne voulait plus jamais faire souffrir quelqu’un, même si le mal l’habitait. Il avait passé sa vie à repentir de pauvres gens possédé par le Démon, aujourd’hui il voulait abandonner le post d’inquisiteur.
Il leva à peine la tête pour saluer un homme qui le croisa sur le chemin.
Il avait toujours fait du bien pour la société. Il faisait de son mieux pour qu’il n’y ait plus que des gens bien. Et ces gens là, le haïssaient autant qu’il haïssait lui-même les hommes possédés.
Peut être que les gens le prenaient lui-même pour un possédé ? Non, impossible, un inquisiteur peut être tout, sauf possédé !
Mais s’il l’était vraiment ? Le diable aurait pu lui faire oublié le moment où ils avaient passé leur pacte ? Oui se devait être ça…
Satan lui-même sacrifier ses sujets, se devait être ça, si son raisonnement était exacte.
Aymar devait se repentir. Plus jamais il ne tuerai de « démon »… Il doutait même à présent, d’en avoir tuer un seul dans sa vie. Et si le diable l’avait obligé a assassiné des gens bon pour son plaisir personnel ?
Son résonnement n’aboutissait à rien. Sauf peut être à faire tourné le monde autour du crâne d’Aymar comme s’il était pris dans un follaton. Levant les yeux, il vit que le vent tournait autour de lui. C’était effectivement un follaton. (hs : pour ceux qui ne le savent pas, le follaton désigne, en patois, un vent tournoyant, on en trouve particulièrement aux follataires. Le follaton désigne aussi un petit être rusé qui prend une apparence différent pour chaque personne. Il est petit, de la taille d’un écureuil, et s’amuse à faire des farces aux gens.)
Le vent ébouriffait les cheveux d’Aymar. Il s’en ficha comme du caillou qui était dans sa botte depuis son départ de la Fontaine.
Il arrivait près de la maison du vieux René, un peut à l’écart d’Euloz…*